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Sommation interpellative par huissier : Mode d’emploi

4 Minutes de lecture
Huissier appuyant sur un interphone pour délivrer une sommation interpellative

La sommation interpellative d’un huissier est un acte juridique peu connu mais très utile dans certaines situations. Voici tout ce que vous devez savoir sur ce procédé réalisé par un huissier de justice.

Qu’est-ce qu’une sommation interpellative par huissier ?

La sommation interpellative est un acte établi par un huissier de justice qui permet de solliciter officiellement une réponse, une prise de position ou une réaction de la part du destinataire. Contrairement à une mise en demeure, qui exige une action spécifique (comme le paiement d’une somme due ou l’exécution d’une prestation), la sommation interpellative n’impose aucune obligation particulière. Son objectif est davantage de provoquer une réaction de la part de la personne concernée ou de constater son silence.

L’huissier rédige cet acte à la demande d’une partie souhaitant recueillir une réponse officielle sur une situation donnée, souvent en amont d’un éventuel litige. Par exemple, une personne pourrait utiliser une sommation interpellative pour demander à son locataire s’il souhaite renouveler le bail ou à un cocontractant s’il compte exécuter une obligation spécifique dans un délai imparti. L’huissier remet alors cet acte au destinataire et consigne dans un procès-verbal les réponses reçues (ou l’absence de réponse).

Ce procès-verbal devient un document formel qui pourra être produit en cas de contentieux devant un tribunal, apportant une preuve précieuse des échanges ou de la mauvaise foi éventuelle du destinataire. En effet, le fait d’avoir sollicité une réaction de manière officielle, par voie d’huissier, et de n’avoir reçu aucune réponse ou une réponse négative peut renforcer la position de l’expéditeur en démontrant sa bonne foi ou le refus tacite du destinataire.

Pourquoi faire une sommation interpellative par huissier ?

La sommation interpellative par huissier permet de formaliser une demande ou une question à une personne afin d’obtenir une réponse officielle qui pourra être utilisée comme preuve en cas de litige. Elle est particulièrement utile dans des situations où il est important de consigner la réaction du destinataire, sans lancer immédiatement une action judiciaire. En voici quelques exemples d’utilisation :

  • Clarification avant une vente immobilière : un vendeur peut recourir à une sommation interpellative pour demander à un acheteur s’il souhaite toujours acquérir un bien, par exemple si ce dernier reste silencieux. Cela permet d’obtenir une confirmation de son engagement ou, en cas d’absence de réponse, de démontrer son désistement.
  • Confirmation d’une dette sans preuve écrite : en cas de prêt entre particuliers sans contrat signé, une sommation interpellative peut être utilisée pour demander à l’emprunteur de reconnaître oralement l’existence de la dette. Si l’emprunteur confirme verbalement qu’il remboursera dès qu’il aura les moyens, ces propos pourront servir de preuve en cas de litige futur.
  • Obtention d’un engagement pour une signature chez le notaire : si un acheteur immobilier tarde à signer l’acte de vente, le vendeur peut lui envoyer une sommation interpellative lui demandant de se présenter chez le notaire à la date convenue. Si l’acheteur ne se présente pas, ce document pourra démontrer son défaut d’engagement et engager sa responsabilité.
  • Demande de documents ou d’objets : la sommation interpellative peut aussi être employée pour exiger la remise d’un document (comme une attestation) ou d’un objet (par exemple, les clés d’un bien immobilier) en cas de refus ou de silence de la part de l’autre partie.
  • Respect des obligations contractuelles : dans le cadre d’un chantier interrompu ou de délais non respectés, une sommation interpellative peut servir à rappeler à une entreprise ses obligations de livraison dans les temps.
  • Engagement de paiement : lorsqu’une dette est due, le créancier peut utiliser une sommation interpellative pour obtenir un engagement de paiement. En cas de litige, cet engagement pourra être présenté devant un tribunal.

La sommation interpellative par huissier est donc un outil précieux pour obtenir une réponse officielle, clarifier des situations et renforcer une position en amont d’un conflit. En consignant la réaction de l’autre partie, ou son absence de réaction, l’huissier fournit une preuve légale qui pourra être utilisée dans des démarches judiciaires ultérieures, renforçant ainsi la sécurité juridique de l’expéditeur.

Quelle est la procédure pour avoir une sommation interpellative ?

La procédure est très simple :

  1. Contactez un huissier : le demandeur expose la situation à un huissier de justice.
  2. Rédaction de la sommation : l’huissier formalise par écrit la demande.
  3. Présentation de la sommation : l’huissier se rend au domicile du destinataire pour lui lire la sommation.
  4. Consignation des réponses : l’huissier consigne la réponse ou l’absence de réponse dans un procès-verbal.

Quelles sont les conséquences d’une sommation interpellative ?

Les conséquences d’une sommation interpellative par huissier dépendent de la réaction du destinataire. Sa réponse, son absence de réponse ou son refus de répondre sont consignés par l’huissier et peuvent servir de preuves devant un tribunal. Cela peut influencer les décisions futures, notamment en cas de conflit judiciaire.

Une sommation interpellative a-t-elle une valeur juridique ?

Oui, une sommation interpellative par huissier a une valeur juridique. Elle constitue une preuve formelle et incontestable du contenu de la demande de l’huissier et de la réaction du destinataire. Même si elle ne contraint pas légalement le destinataire à répondre, le procès-verbal de l’huissier peut être utilisé comme preuve en cas de litige.

Quel est le tarif pour une sommation interpellative faite par huissier ?

Les honoraires sont librement fixés. Le coût d’une sommation interpellative varie alors en fonction de l’huissier choisi. De manière générale, les prix vont de 250 à 350 € TTC. Il est recommandé de discuter du tarif avec l’huissier avant de lancer la procédure.

Doit-on répondre à une sommation interpellative ?

Non, il n’est pas obligatoire de répondre à une sommation interpellative. Cependant, le fait de ne pas répondre ou de refuser de répondre sera consigné dans le procès-verbal, ce qui peut avoir des conséquences en cas de litige.

Autrement dit, si vous recevez une sommation interpellative d’un huissier de justice, vous n’êtes pas obligé de répondre mais il est conseillé de le faire si vous souhaitez clarifier votre position. Réfléchissez bien à votre réponse car elle sera consignée par l’huissier et pourrait être utilisée dans un éventuel conflit judiciaire.

En résumé, la sommation interpellative par huissier est un outil précieux pour formaliser une demande ou une question sans pour autant recourir immédiatement aux tribunaux. Si vous avez des doutes sur la manière de procéder, n’hésitez pas à consulter un huissier de justice pour obtenir des conseils adaptés à votre situation.


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